Recommencer la course après une blessure (minimalisme inside)
Depuis le 13 décembre, j’ai rencontré des problèmes sous mon pied droit, sur le bord extérieur de la voûte plantaire, qui ont fini par m’empêcher de courir jusqu’à ces jours. La chronologie complète des événements est disponible dans le billet récapitulant la 10ème semaine de mon entraînement pour Lanzarote.
Après avoir patienté sans courir pendant plusieurs semaines, consulté un médecin du sport et passé une radio du pied droit en suspectant en premier lieu une fracture de fatigue, je ne sais finalement pas exactement ce qui c’est passé sous mon pied. Apparemment, le repos pendant presque un mois a en partie résolu le problème et je peux reprendre la course progressivement. Ce lundi, pour la première fois depuis le 13 décembre, j’ai pu courir sans rien sentir sous mon pied.
Mais la reprise ne s’est pas passée aussi simplement que j’aurais pu le souhaiter, et il a fallu que je change quelques petites choses dans ma pratique pour pouvoir recommencer, à commencer par les chaussures. En effet, il m’était impossible de reprendre avec mes chaussures préférées depuis une année maintenant, les Piranha SP3, car elles imposent un style de course très sollicitant pour la voûte plantaire, et donc une tension très importante sur l’endroit même qui me faisait mal sous le pied.
Deuxième chose qu’il m’a fallu changer: l’attaque par l’avant du pied, que je décrit dans mon billet sur le barefoot running, afin d’assurer l’absorption des chocs par la « mécanique » de la jambe, étroitement lié par ailleurs au problème de la chaussure minimaliste. Afin de moins solliciter mon pied droit, j’ai donc modifié cette attaque pour poser le pied « à plat », passant dans le vocabulaire consacré de « forefoot strike » à du « midfoot strike » (voir illustration ci-dessous)
Dernier point que j’ai modifié, la surface sur laquelle je cours, même si les chemins de forêt souvent gelés de ces dernières semaines ne sont pas forcément beaucoup plus cléments que le bitume, ils le sont quand même un peu.
Le point le plus difficile a probablement été de recommencer l’entraînement « de zéro » en reprennant la première semaine avec deux sorties de 5km, alors qu’avant, mes semaines étaient composées de trois séances de 12km en moyenne. J’ai continué avec deux séances la semaine suivante, mais de 6.5km environ. Au vu des températures annoncées ce week-end, le vélo ne sera pas de la partie, il n’est donc pas impossible que je fasse une troisième séance. L’idéal pour moi serait de pouvoir courir « normalement » sur 10km lors de ma semaine d’entraînement à Lanzarote dans 15 jours, j’ai donc prévu environ 8km et deux ou 3 sorties pour la semaine prochaine, puis la semaine d’après deux séances de 9km environ.
Ma reprise a été progressive donc, tant au niveau des chaussures, du style de course et du type de terrain qu’au niveau des distances, avec le but de retrouver tous les éléments de « ma » course à pied tels qu’ils étaient avant cette blessure. Mais l’objectif n’est pas non plus d’occulter complètement ce passage, et d’en tirer des enseignements, principalement en adaptant le temps de récupération après de gros événements, tel qu’a pu l’être le marathon de Lausanne 2011.
Vous retrouverez bientôt sur ce blog mon compte rendu sur les chaussures que j’ai utilisées lors de ma reprise, plusieurs paires de « transition » qui vont me permettre d’en revenir progressivement à des chaussures minimalistes.
J’ai aussi eu des problèmes aux pieds quand j’ai fait ma transition vers le minimalisme avec des Five Fingers. Notamment une tendinite liée je pense au fait que quand j’étais fatigué, je retournais à une attaque du talon. Et accessoirement deux petites fractures des orteils sur des chocs. Une fois conscient que mes problèmes de tendinites venait de ma mauvaise méchanique, je suis passée à une attaque forefoot. La sanction ne sait pas fait attendre avec des douleurs aux métatarses.
J’ai finalement repris avec deux approches complémentaire:
1) En cas d’attaque forefoot ne pas verrouiller le pied. Si il est bien détendu et qu’il s’écrase sans résistance au contact du sol, on sollicite beaucoup moins ses micro-structures
2) Adopter une attaque plus mid-foot comme préconisé par le ChiRunning
En fait il faut plus réfléchir en terme de posé propioceptif que d’attaque :)
Et j’ai laissé tomber les Vibram pour passer à des Inov-8 F-Lite 230 plus transitionnelles.
Salut Xavier,
Une fois de plus, je trouve ton commentaire plein de sens! M’est d’avis, d’autant plus ces derniers temps, que l’attaque forefoot n’est pas indispensable pour bénéficier des bienfaits du minimalisme.
A mon avis, et je vais travailler cet aspect là ces prochains temps, les points capitaux qu’il faut travailler pour une foulée efficace et surtout sans blessure:
1) Travailler la cadence pour approcher le plus possible les 180 pas /minute.
2) Travailler le mouvement le plus fluide possible de l’attaque du pied à la fin de la poussée.
Je ne compte pas laisser les Vibram, mais les utiliser comme paire lors d’éducatifs spécifiques, sur de courtes distance/période de temps, pour vraiment travailler la cadence, et plus forcément sur des sorties de 10km. Dès que ma blessure ne sera plus qu’un mauvais souvenir bien sûr!