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Polar devient suisse, et proposera la première montre GPS lunaire des missions Artemis

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Cet article était, et vous l’aurez deviné, le poisson d’avril 2025. J’espère que les quelques personnes qui ont craint pour l’avenir de Polar, sur Terre comme dans l’espace, seront rassurées! Et notamment quelques commentaires sur le fil Reddit qui est apparu à la suite de cet article!

« C’est un petit pas pour l’homme, mais un bond de géant pour l’humanité« . Au moment de prononcer ces mots, et de poser le pied sur la surface lunaire, Niel Armstrong portait sur l’épaule un drapeau américain, mais au poignet une montre suisse. Pour être précis, une Omega Speedmaster. Elle était la seule, dans les années 60, à avoir passé tous les tests de certification de la NASA. Depuis, les années ont passé, et l’humanité n’a plus voyagé à destination de la Lune. Mais Omega continue d’être l’un des rares fabricants de montres certifié pour aller dans l’espace, tant pour les astronautes de la NASA (Etats-Unis) que de l’ESA (Europe). Et parfois, être un pionnier permet aussi quelques privilèges: Omega a eu droit à un traitement de faveur car la marque horlogère a été sélectionnée en 2022 pour être celle qui fabriquera la montre qu’utiliseront tous les astronautes des missions Artemis sur la Lune. Mais les choses ont changé entre 1969 et 2027, date (optimiste) du retour des humains sur la Lune. Et la montre ne sera plus une montre mécanique qui n’indique « que » l’heure.

Vue imaginée par IA d’une montre Omega/Polar portée sur la Lune

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Une montre lunaire: Omega ne peut pas la faire seule

Aujourd’hui, bien que le programme Artemis piétine un peu, les délais restent courts. Et si Omega (marque du Swatch Group) a été choisi comme fournisseur de la montre de la mission, elle ne peut pas se permettre de proposer la même tocante que la Speedmaster de 1969. Le cahier des charges de la NASA est un peu plus complet, et évidemment, les astronautes de la génération 2027 auront droit à une montre avec d’autres fonctionnalités.

Que les enthousiastes technologiques calment leurs ardeurs toutefois: une immense partie de la technologie que l’on peut imaginer sera intégrée au scaphandre des astronautes, et non à la montre elle-même. Mais la montre devra pouvoir faire face à des dysfonctionnements de certains systèmes, et servir de base d’affichage pour des informations utiles.

Omega s’empare de Polar et de ses connaissances dans les montres outdoor

Dès le début du projet en 2022, Omega a fait le choix d’une montre entièrement numérique et abandonne l’idée d’adapter la Speedmaster X33 qui est aujourd’hui utilisée par les astronautes qui se rendent dans l’ISS.

La Omega Speedmaster X33 est une montre hybride numérique analogique, certifiée pour l’ISS

Afin de concevoir sa montre lunaire, la rendre compatible avec l’affichage des signes vitaux des astronautes mesurés par le scaphandre et supporter le système de positionnement LuGRE (voir plus bas dans cet article), Omega (Swatch Group) a fait le choix de mettre la main sur une autre marque pionnière: Polar! L’annonce a été faite aux marchés suisses et finlandais à l’ouverture respective des bourses de Helsinki et de Zürich. Le montant de la transaction n’est pas dévoilé.

La marque finlandaise dispose d’une expertise dans les montres connectées, dans les boitiers robustes (le dernier modèle de la marque est certifié STD-MIL-810H) et le géopositionnement. De plus, Polar dispose déjà d’un centre de recherche et développement en Suisse.

En mettant la main sur Polar, Swatch Group veut rester très clair:

Polar est et restera une marque totalement indépendante dans le groupe Swatch. Tout comme le sont aujourd’hui Omega, Tissot et toutes les autres. Elle bénéficiera si elle le souhaite des facilités offertes par le groupe, mais continuera à exister en tant qu’entité indépendante, en Finlande. Cependant, durant les 10 prochains mois, 5 collaborateurs de Polar en Finlande seront provisoirement re-localisés à Bienne pour le développement de la montre lunaire.

  • GN Hayek Jr. CEO de Swatch Group

L’acquisition permet un clair rapprochement entre Polar et la marques du groupe Swatch, mais sans changements majeurs pour les deux entreprises dans dans l’immédiat. Du côté de Polar, on semble aussi enthousiaste, mais sans expansion, dans le plus pur esprit finlandais:

Polar a toujours été parmi les pionniers dans la recherche scientifique, le développement et la conception de produits de pointe. Nous sommes très fiers de participer à ce projet novateur qui correspond parfaitement à l’ADN de Polar: découvrir de nouveaux horizons. Participer à ce projet aux côtés d’Omega qui a créé la première montre portée sur la Lune est une chance que nous allons saisir!

  • S. Werring CEO de Polar Electro Oy

Pour les deux marques, le défi est grand: concevoir une montre portée sur la Lune pour la soumettre afin de la certifier auprès de la NASA en octobre 2026! Car cette montre est loin d’être un modèle « standard »…

Un cahier des charges inédit pour la nouvelle montre lunaire

La NASA a fournit un cahier des charges assez restreint, mais de loin pas dénué de challenges pour les deux marques. En effet, voici ce que la montre devra pouvoir faire:

  • Afficher l’heure terrestre GMT et, plus tard si elle est définie de manière standard, l’heure lunaire synchronisée entre toutes les agences
  • Etre lisible aussi bien à la lumière directe du soleil et dans l’ombre
  • Afficher les constantes fournies par le scaphandre: fréquence cardiaque, statut des réserves d’oxygène, température et mode de régulation, affichage des notifications envoyées par le centre de contrôle et relayées par le scaphandre, y compris des images
  • Module intégére LuGRE en backup du récepteur du scaphandre en cas de défaillance
  • Fonctionnement grâce à l’alimentation magnétique intégrée à la manche du scaphandre. Batterie de secours intégrée assurant au minimum 2 heures de fonctionnement, tant par +100°C que par -70°C.
  • Résistance au vide de l’espace, aux rayonnement et radiations solaires, aux chocs, et à la poussière lunaire abrasive.

Bien que ces fonctionnalités ne semblent pas exubérantes en 2025, elles sont loin de l’affichage de l’heure avec des aiguilles de 1969!

Sur cette photo de Buzz Aldrin sur la Lune, prise par Neil Armstrong, on voit clairement la montre Omega au poignet droit d’Aldrin.

De la compatibilité avec… les systèmes GNSS sur la Lune

Mais dans les directives de conception de cette montre, un élément a particulièrement attiré mon attention: la compatibilité avec le système LuGRE: le géopositionnement sur la Lune… Qu’est-ce donc ce cela?

Vous pensiez que les systèmes GPS, Glonass, Galileo et Beidu n’étaient utiles pour positionner que les humains sur Terre? Détrompez-vous! Ces dernières années, des expériences concluantes ont été menées pour localiser des objets précisément sur la Lune à l’aide des signaux GNSS.

Le projet américano-italien LuGRE a réussi une localisation sur la Lune à l’aide des satellites GNSS en orbite autour de la Terre. Et ceci avec un récépteur raisonnablement petit. En tout cas bien plus petit que celui, intégré dans un satellite, qui avait pour la première fois utilisé cette technologie et permis à la NASA de rafler un nouveau record du Guiness Book: le géo-positionnement GNSS le plus loin de la Terre effectué avec succès.

Car la NASA (et aucune des autres agences) n’a pas le budget nécessaire à la mise en orbite de satellites autour de la Lune pour créer une constellation suffisante pour géo-positionner les astronautes. En tout cas pas tout de suite. L’agence américaine se concentre déjà sur le déploiement d’un réseau d’antennes 4G, qu’elle à confié à une autre entreprise finlandaise: Nokia!

Tout cela pour dire que la future montre lunaire devra être compatible avec la technologie de positionnement développée dans le cadre du programme LuGRE. Jusqu’à récemment, un petit labo de l’unité d’électronique de l’université de Palerme a travaillé sur la conception d’une puce compatible avec ce système, en plus d’être une puce GNSS utilisable sur Terre. Sa taille est à peine plus grande qu’une puce multi-GNSS utilisée dans l’industrie. Sa production en série a été confiée au géant franco-italien du semi-conducteur STMicroelectronics, et doit démarrer en mai 2025.

Le gros défi ici est, de l’avis des experts, le design de l’antenne. Car il sera difficile de tester beaucoup de designs, et comme sur Terre, l’intégration de l’antenne dans la montre est une étape cruciale pour la précision de la mesure. Et le temps presse: le rover lunaire intégré à la mission Griffin-1 (dont les roues sont également suisses), qui se posera sur la Lune à la fin de l’année, embarquera 3 prototypes de la montre lunaire, et effectuera des mesures avec 3 designs d’antennes différents, afin de définir le meilleur.

Polar veut profiter de la montre lunaire en proposant une montre de sport qui s’en inspire

A n’en pas douter, les images d’hommes et de femmes de plusieurs nationalités foulant la surface de la Lune sera l’une des images forte de la décennie. Polar et Omega ne manqueront pas l’occasion de marquer le coup avec une montre édition, déjà annoncée comme compatible avec les systèmes GNSS sur Terre, mais également sur la Lune.

Il faut dire que c’est une affaire en or: la moonwatch de Omega, une édition référence à la Speedmaster portée par les astronautes de la mission Apollo, figure toujours (56 ans plus tard) parmi les bestseller de l’horloger suisse!

Alors évidemment, pour un modèle connecté et électronique, il en ira très différemment. Le modèle grand public proposé par Omega et Polar ne sera pas identique à la montre portée sur la Lune… Qui voudrait d’une compatibilité avec un scaphandre que personne ne peut avoir, et un bracelet qui ne s’adapte à rien? Mais un modèle suffisamment proche, avec la puce GNSS de STMicroelectronics conçue pour les montres lunaires, sera à coup sûr au rendez-vous. Rien que le fait de savoir que la montre sera compatible avec les systèmes GNSS jusque sur la Lune la rendra déjà unique… Et soyez sûr que je serai prêt à partir la tester là-bas dès que possible!

Conclusion: ce que cette annonce va avoir comme impact

Pour les utilisateurs de montres Polar, cette annonce n’aura pas d’impact dans l’immédiat, hormis le fait qu’ils porteront désormais des montres suisses… Les marques du groupe Swatch, qu’elles soient des marques historiques du groupe ou qu’elles soient des acquisitions plus récentes, ont toutes gardé une indépendance au niveau du développement de leurs gammes. Toutefois, il s’agit de la première acquisition du groupe d’une marque de montre purement électronique, et non issue de la tradition horlogère.

Pour Omega, cela sera peut-être une opportunité à saisir pour marcher sur les plates-bandes des montres de luxe connectées MARQ de Garmin, avec une partie horlogerie qui intègre le boitier, le bracelet et le marketing, alors que la partie électronique sera laissée aux soins de Polar. Quant à Polar, la marque devrait sans trop d’entraves continuer son travail tel qu’il est mené aujourd’hui, mais avec des facilités certaines dans certains secteurs, tels que l’approvisionnement, ou les montants d’investissements en recherche et développement. Et surtout, profiter du réseau de distribution mondial et bien en place, pas forcément de la marque Omega, éloignée en termes de clientèle, mais surtout de Swatch, qui pourrait faire mouche en proposant des montres hybrides avec des technologies Polar…

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