Le capteur de force mentale PowerMind SD1 testé de fond en comble
Hé oui, il s’agissait évidemment du poisson d’avril 2023. Car non, il n’est actuellement pas encore possible de réaliser, même simplifié, un électro-encéphalogramme dans une casquette en courant sur le bord de mer…
Imaginez que vous avez suivi une préparation parfaite pour un objectif sportif, et que le jour J est arrivé. Vous êtes dans votre course, gérant parfaitement l’effort en route vers une performance que vous n’avez presque pas osé rêver. Mais tout à coup, un doute, une pensée négative… Bref, un gros coup de mou mental. Les jambes, les muscles, les bras et tout le corps sont là mais malgré tout, vous flanchez. Les athlètes pro ou les plus pointilleux sur leur préparation vont pouvoir gérer cette situation grâce aux nombreuses séances réalisées chez leur coach mental. Mais tout le monde n’a pas cette possibilité… C’est là que la technologie de la société MindWork et le capteur PowerMind SD1 entrent en jeu. Car avant même que vous ne commenciez à flancher, ce petit capteur l’aura anticipé et aura déjà établi une stratégie pour y faire face. En temps réel. Voici le test du gadget connecté le plus fou que j’aie jamais testé en plus de dix ans!
Contenu de l’article
A propos de ce test
Les marques mettent parfois les appareils à ma disposition pour la durée du test, et je le renvoie une fois le test terminé. Lorsque ce n’est pas possible, j’achète alors l’appareil en question pour le tester. En tous les cas, j’ai une indépendance totale quant au contenu des tests. Je n’accepte jamais de publier du contenu sponsorisé. Pour tout savoir de ma politique de publication et d’affichage publicitaire sur ce site, rendez-vous sur cette page.
Ce test a été publié le 1er avril 2023.
Ou l’acheter ?
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Ce qu’il faut savoir
Avant de démarrer la présentation du capteur PowerMind SD1, voici quelques pré-requis souhaitables ou nécessaires pour son bon fonctionnement, ainsi que quelques données importantes à connaitre pour choisir en connaissance de cause:
- Ce test présente un prototype du capteur de force mentale qui devrait arriver sur le marché à l’automne. D’ici là, le fonctionnement de ce capteur peut encore largement changer.
- L’application mobile pour effectuer la configuration du capteur, et récupérer les données est disponible pour les téléphones Android ou iOS. Au moment de ce test, elle est très limitée
- En plus du capteur dont le prix n’a pas encore été communiqué, un abonnement mensuel pour exploiter les données et générer un plan d’entrainement mental sera nécessaire pour 4.99$ par mois
- Pour bien comprendre: MindWork, c’est la société qui développe le capteur. PowerMind c’est le capteur, et Mental Pro c’est l’app mobile ainsi que l’analyse de données qui arriveront bientôt!
Le détail de la partie matérielle
Le support et les électrodes
Pas de grand déballage pour ce test, tout simplement car le prototype que j’ai reçu n’est pas une version 100% équivalente à la version finale et que le packaging final n’existe pas encore.
La solution technique se compose d’un support pour les électrodes à placer sur la tête. Pour les tests de ce prototype, il s’agit d’une casquette tout ce qu’il y a de plus standard, mais MindWork proposera plusieurs autres supports pour différentes pratiques sportives:
- Une solution qui s’intègre sur les casques pour le cyclisme
- Un bandeau en tissu éponge pour le tennis ou les autres sports de raquettes
- Le bonnet de natation pour la natation ou le triathlon
- Des casquettes pour la course à pied, le trail ou encore le golf
- Des bonnets pour la course en hiver ou le ski de fond
Tous ces supports sont des éléments très standards. Les plus attentifs noterons que mes tests ont tous été réalisés avec une casquette qui est un modèle de base disponible chez Decathlon. MindWork a simplement ajouté à la casquette des électrodes qui se positionnent autour du crâne qui sont reliées à 4 connecteurs sur lesquels vient se positionner le module électronique.
Le module électronique PowerMind SD1
Le module s’attache sur le support à l’aide de 4 connecteurs électriques. Le principe est exactement le même que les ceintures cardio dont on peut retirer l’émetteur, avec des connecteurs qui ressemblent à des boutons pression. On fixe l’émetteur sur l’extérieur de la casquette (et cela sera identique sur les casques et autres supports).
La face avant de mon prototype est totalement noire, sans logos ou inscriptions. De l’autre côté, on trouve les 4 connecteurs ainsi que le port de charge. Le module est résistant à la pluie et aux éclaboussures (IPX7).
C’est le capteur qui va analyser les signaux provenant des capteurs et « décrypter » votre état de force mentale!
Autonomie, charge, batterie et mémoire
Le capteur PowerMind SD1 se charge avec un câble USB-A qui possède un connecteur propriétaire. Doté de deux contacts électriques et de deux guides magnétiques. Le câble USB ne sert qu’à charger le module, il ne permet pas de transfert de données avec un ordinateur. On charge le PowerMind SD1 avec un port USB d’ordinateur ou un chargeur mural. Une charge complète prend environ 1h30.
Le module a une autonomie en fonctionnement de 20 heures d’analyse active. Sa mémoire interne peut enregistrer jusqu’à 40 heures de données avant qu’elles ne doivent être synchronisées avec l’application mobile. Si le capteur est utilisé plus longtemps sans synchronisation, les données les plus anciennes seront écrasées pour laisser de la place aux nouvelles données.
Qui est la startup MindWork?
MindWork est une startup intimement liée au département médical de l’université de Tel Aviv, en Israël. Elle se base directement sur les travaux de recherche cliniques ciblant l’accès aux données de l’état de conscience et de pensées du département des neurosciences.
Leur concept s’articule autour de la simplification de lecture de l’activité électrique du cerveau. Pour faire très simple: obtenir des données cliniques complètes d’un électro-encéphalogramme (EEG) est une opération complexe qui s’effectue avec un matériel important et assez peu portable en laboratoire. Mais au cours de leurs recherches, les fondateurs de MindWork se sont aperçus que si on sait exactement ce que l’on cherche comme donnée, on peut se contenter d’un système plus simple et d’une portion seulement de l’appareillage de mesures.
Le capteur PowerMind SD1
MindWork a donc créé un capteur pour analyser uniquement le potentiel post-synaptique têta (pour moi aussi c’est très abstrait, mais on trouve quelques définitions accessibles sur la page wikipédia). Cette donnée n’est donc qu’une partie de l’ensemble d’un EEG, et c’est uniquement sur cette « vague » de signaux électriques du cerveau que se concentre le capteur PowerMind SD1. Et en lisant cette « vague », le capteur est capable de détecter 7 types d’émotions lors d’une séance sportive. MindWork les décrit comme ceci:
- Willing – La fluctuation de la motivation et de la volonté.
- Frustration – La frustration liée à un événement externe. Se faire dépasser par un concurrent, ne pas voir le temps espéré affiché sur sa montre…
- Spirit – La combativité, ou plus généralement l’esprit de compétition du moment.
- Confidence – Le niveau de certitude et de confiance en soi et ses performances.
- Pain – Le ressenti de douleur (mais en particulier sa perception au niveau mental)
- Fatigue – Le ressenti de niveau de fatigue mentale. Il ne s’agit pas ici de la fatigue physique mais vraiment de l’épuisement mental…
- Faith – Le paramètre le plus compliqué à appréhender: presque philosophique, la foi dans l’objectif que l’on s’est fixé et que l’on veut atteindre. Pour essayer de faire simple: est-ce que ce que l’on est en train de faire ou d’accomplir a encore un sens à cet instant précis.
Après une (longue) période d’apprentissage, et grâce aux ondes captées autour du cerveau, le capteur fournit en temps réel une donnée pour chaque émotion listée ci-dessus. Et l’application permet d’y réagir et de fournir un coaching en temps réel.
Utilisation, prise en main et ergonomie
Le capteur, au niveau matériel
L’utilisation est super simple. Le capteur se « clippe » sur le support (ici ma casquette) puis on l’allume avec une pression sur le bouton dessiné en relief sur le module. Un « bip », le capteur est allumé, deux « bips », le capteur s’éteint.
Comme pour une ceinture cardio, on s’assurera que les capteurs intégrés à la casquette sont bien en contact avec la peau du crâne pour un bon EEG. Ensuite on court, soit avec le smartphone pour avoir les données et les conseils en direct, ou alors sans et on le synchronise par la suite pour alimenter le profil mental.
L’application mobile
Lors de mes tests, j’ai reçu une application mobile très limitée. Elle s’occupe en gros de se coupler au capteur PowerMind, et de synchroniser ses données avec mon compte sur le site web de MindWork et de donner des notifications.
Dans l’application, j’ai donc en tout et pour tout les éléments suivants:
- Une partie capteur avec le couplage Bluetooth et le statut (connecté ou non, et le niveau de charge de la batterie)
- L’état de synchronisation (si une synchronisation est en cours, sinon, la date et l’heure de la dernière synchronisation)
- Les informations sommaires de mon compte: nom, prénom, sexe, age, adresse e-mail et langue. Et encore, dans la langue, seul l’anglais est proposé.
Bien entendu, lorsque la solution sera commercialement disponible, l’application intégrera bien plus de possibilités, y compris l’entier des données actuellement disponibles sur la plateforme web, et un plan de coaching mental intégré.
Établir son profil mental de sportif
Utiliser le capteur PowerMind SD1 est très simple. En tout cas pour les deux ou trois premiers mois! On s’assure que le capteur est bien chargé avant de partir s’entrainer, que le support (dans mon cas la casquette) est bien ajusté autour de la tête, et que le capteur est bien activé. Ensuite, on part s’entrainer. Après l’entrainement ou la compétition, on ouvre l’application mobile et on synchronise le capteur. Une fois fait, on ajoute des tags pour renseigner son état d’esprit et on enregistre l’activité.
C’est absolument tout ce qu’il y a à faire durant la première phase. Et c’est un peu frustrant. Pas de données visible, pas d’analyse… Rien. Juste un décompte du nombre de séances enregistrées.
Le profil mental « de base »
Après environ 8 à 10 semaines d’utilisation régulière (au moins 3 séances par semaine), l’app affiche enfin quelque chose de concret: un premier profil psychologique! On y découvre nos points forts et nos points faibles au niveau mental durant la pratique sportive:
On peut aussi découvrir l’évolution des différents points au fur et à mesure des jours, des semaines ou des mois:
Analyse de chaque séance sportive
A partir de ce moment là, on continue à utiliser le capteur exactement de la même manière, mais pour chaque séance enregistrée, on découvre plusieurs données:
- Pour chaque « émotion », un graphique qui représente l’évolution au cours de la séance
- Un graphique général avec les 7 émotions pour la séance qui superpose le graphique général
- Des conseils pour mieux gérer les situations difficiles rencontrées lors de cette séance
Par exemple, à la fin d’une sortie de course à pied longue de 15km, mon radar pour cette séance (en rouge) était bien différent de mon graphique général:
Mais ce qui est le plus fou, ce sont les notifications. Pour l’instant, le système de coaching en temps réel en est à ses balbutiements, mais les notifications sont déjà fonctionnelles. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est sidérant.
Premier exemple. Un peu fatigué de mes efforts des jours précédents, je m’élance mais je n’ai pas les jambes très fraîches. Par contre, je suis tout à fait capable de courir… Après quelques kilomètres, je n’arrive toujours pas à faire exactement ce que je voudrais. Et au moment ou je me dis que j’ai mal au jambes, à l’instant même ou cette pensée traverse mon esprit, mon smartphone me montre une notification:
Absolument incroyable: au moment même ou mon cerveau génère la pensée « Tu as mal aux jambes », l’app me répond: « Ceci n’est pas de la douleur! Ce que vous ressentez n’est pas de la douleur. Votre cerveau essaye de vous faire croire que vous avez mal, mais ce n’est pas vrai ». Complètement sidérant.
Et le second exemple. Autre sortie… Je cours depuis environ 1h et il me reste encore 20 minutes. Au moment ou je regarde ma montre et que je constate que je n’en suis « qu’à » une heure, mon cerveau me dit de ralentir. Au même moment, à la microseconde où cette pensée traverse mon esprit, voici la notification reçue:
« Ne laissez pas des pensées négatives avoir un impact sur votre journée. Vous pouvez le faire, continuez! ».
C’est de la sorcellerie. Certes il faut attendre longtemps pour que le capteur et l’app nous « connaissent », mais ensuite, c’est de la magie pure et simple. Un truc complètement dingue. Il est dommage que MindWork n’ait pas encore développé le support pour le casque à vélo, car durant ma semaine d’entrainement à Majorque, j’aurais sûrement été surpris très souvent par ce type de notifications sur mon vélo!
Conclusion sur le capteur PowerMind SD1
Durant près d’un mois, j’ai porté le capteur sans m’en soucier. Sans me douter de ce qu’il était en train de faire, de lire, d’analyser. Lorsque MindWork est entré en contact avec moi, quelques semaines après le marathon de New-York, nous avions convenus qu’ils m’envoient le capteur pour que l’apprentissage se fasse juste avant ma semaine d’entrainement à Majorque, fin mars.
Mais ce que j’ai découvert après la partie d’analyse m’a surpris. Presque fait peur. Cet appareil lit littéralement dans les pensées. Il « sait » ce que je pense. Et lorsque l’application et le site web seront plus développés, cela sera encore probablement plus violent. Plus intrusif. J’ai reçu, en tout et pour tout, dans mes tests, environ 8 à 10 notifications comme celles que j’ai mis en exemple ce test. Toutes sont survenues au moment même de la pensée qui traversait mon esprit. Cet outil c’est de la science fiction!
Pour la première fois, je teste un produit qui n’est pas encore sur le marché mais qui tient 100% de ses promesses. C’est le côté applicatif qui manque, et une plus grande diversité de supports. Mais lorsque cela sera terminé, difficile de savoir ce que vont devenir les préparateurs mentaux…
Je pense qu’il est impossible de ressentir ce que j’ai ressenti durant mes quelques séances d’entrainement avec le PowerMind SD1. Il faut en avoir eu un sur la tête après la période d’apprentissage du logiciel pour savoir ce que cela fait… C’est le gadget le plus prometteur que j’aie testé depuis le début du site, à n’en pas douter!
Sur le test préliminaire du PowerMind SD1, j’ai aimé:
- L’outil est réellement entré dans mes pensées, après l’apprentissage de données, cela fonctionne vraiment terriblement bien
- Le capteur lui-même est petit et léger, il ne se sent pas lors des activités sportives
- Pour une première tentative dans ce domaine technologique, une expérience totalement réussie!
J’ai moins aimé:
- L’autonomie peut être un peu limite à 20h pour certains usages, mais en général ça devrait aller pour la plupart des personnes
- La période d’apprentissage du logiciel est un peu longue et c’est frustrant, mais après, on comprend son utilité…
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Le capteur PowerMind SD1 n’est pas encore disponible, la pré-vente devrait débuter en juin, et la disponibilité générale en septembre.
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Haha, mais tellement d’énergie déployée dans ce test ! C’est beau
Je me suis fait avoir comme un débutant. Mon rêve s’écroule.
Ok, je me suis fait avoir!
Bien joué !
A noter que le paramètre « Faith » est réévalué tous les 1er avril.
Un sacré poisson d’avril de taille! Superbe article… est ce que ChatGPT t’a aidé dans la rédaction?
Franchement, tu as du mérite de faire un test bidon ou une fausse information chaque 1er avril !
Chapeau l’artiste !
C’est mon petit plaisir annuel. Le challenge c’est toujours de trouver un sujet. Aujourd’hui tout ou presque existe déjà
Trop FORT !
Et encore on sait jamais si ça sera pas devenu réalité d’ici 15 ou 20 ans