Ironman 70.3 Haugesund 2013
L’Ironman 70.3 de Norvège à Haugesund devait être mon premier de la saison sur la distance, après l’annulation de la course de Rapperswil. C’est jeudi que nous prenons l’avion pour Copenhague puis pour Bergen et enfin le bus pour arriver vendredi dans la petite ville d’Haugesund, dans le sud-ouest de la Norvège.
Plusieurs choses frappent en arrivant en bus:
- Premièrement le terrain est loin d’être plat contrairement à ce que le parcours sur le site Internet de l’épreuve aurait pu laisser croire.
- Deuxièmement, il y a du vent, pas mal de vent même.
- Enfin, et c’est probablement là le plus important et la principale raison qui m’a fait venir ici, les paysages norvégiens sont tout simplement magnifiques!
Avant la course
Le vendredi de notre arrivée nous allons retirer les dossards. C’est en nous rendant à l’hôtel officiel de la course que nous longeons le canal donnant directement sur la mer au centre du village que nous comprenons pourquoi la natation n’a pas lieu en mer: l’eau est littéralement infestée de méduses…
Retour à l’hôtel où il s’agit maintenant de remonter les vélos tout droit sortis de leur caisses. L’exercice devient facile, au vu du nombre de fois que j’ai eu à le faire maintenant (deux fois en camp d’entrainement et une fois à Lanzarote). Petite sortie le soir pour vérifier le bon fonctionnement des vélos et nous en profitons pour aller voir la zone de transition ainsi que le parcours de natation.
Le samedi matin, reconnaissance du parcours de course à pied avec les vélos. Ensuite vient le briefing avant la course… Soit disant obligatoire mais de plus en plus contradictoire avec les informations publiées dans le programme de course au préalable… Ironman n’est plus ce que c’était. En début d’après-midi, nous allons reconnaitre le parcours vélo en voiture. Et de retour à l’hôtel, préparation des sacs de transition et nous amenons tout notre bazar avec les vélos pour le check-in dans la zone de transition.
Il est un peu surprenant de voir un nombre impressionnant de quidams qui n’ont rien à faire dans cette zone de change mais qui y sont quand même: toute la famille accompagne la femme, le mari, la fille ou le fils pour amener son vélo. C’est sympa, mais quand on laisse son propre vélo là au milieu, c’est à se demander si il sera encore là demain… le service de sécurité semblant inexistant…
Le matin de la course
Réveil à 4h40 pour aller se doucher puis déjeuner à 5h. Un bus navette nous emmène ensuite à 6h15 sur la zone de départ. Sur place, la pluie commence à tomber. Il a fait beau les deux jous précédent mais la météo du jour de la course était incertaine. Les choses commencent à se préciser, et la pluie s’installe confortablement. Pression des boyaux, préparatif des barres énergétiques et des bidons sur le vélo, vérification des détails puis sous la tente prévue pour les transitions afin d’éviter la pluie. J’en profite pour enfiler ma combinaison de natation qui me gardera au chaud d’ici au départ.
Quand arrive le temps de se rendre sur la petite plage du lac Skeisvatnet, il est 7h40. Encore 20 minutes et ça sera la départ. Je me place assez proche du bord du lac, mais petit à petit tous les nageurs étant allés s’échauffer dans le lac qui reviennent se place devant et je me trouve assez au centre de la masse de néoprène prête à fendre l’eau. Il reste 10 minutes, la tension est palpable. L’hymne norvégien retentit, les kayaks s’écartent et une corne de brume annonce officiellement de début des hostilités.
La natation
Le départ est des plus chaotiques. Je ne pense pas avoir vécu mon pire départ de natation car j’en ai connu d’autre, mais celui-là restera dans ma mémoire pour avoir été le seul m’obligeant à nager 400m en crawl « water-polo » (à comprendre la tête en dehors de l’eau constamment) pour voir où j’allais placer mon prochain mouvement de bras. C’est une nage dans une masse de néoprène, évoluant dans un lac à 17°C noir comme du coca-cola, vraiment pénible jusqu’au premier virage ou je prend un mauvais coup qui fait bouger mes lunettes. Je dois m’arrêter pour les vider puis les remettre en place. Puis ensuite, ayant viré à la première bouée en relativement bonne position, la natation devient un peu plus tranquille.
Après cet épisode mouvementé, je vis une natation confortable, sans me mettre dans le rouge et en suivant les lignes les plus droites possible (c’est relatif quand on regarde le tracé de cette natation sur ma Garmin 910XT), que je tourne et retourne sur ce parcours pour le moins sinueux. Je sors de l’eau en un peu plus de 30 minutes, performance dont je suis très content au vu des 500 premiers mètres qui doivent m’avoir coûté au moins une minute. Notons tout de même qu’il manquait un peu de distance par rapport aux 1900m officiels.
Le vélo
La pluie continue de tomber… C’est mon premier constat après la natation. Je sors de l’eau, cours récupérer mon sac de transition et me rend sous la tente. Je commence ma transition comme d’habitude mais un bénévole me demande de m’assoir et tire joyeusement sur les jambes de ma combinaison de natation que je n’avais pas terminé d’enlever. Pendant ce temps, j’enfile mon casque mes lunettes et mon dossard puis j’enfile mes chaussettes et cours vers mon vélo. Je le récupère puis cours tout droit vers la sortie. L’une des transition les mieux réussies sur le circuit Ironman, merci au bénévole qui m’a aidé sous la tente!
Dès le début du vélo, malgré la pluie, le vent et ma tenue « légère », je n’ai pas aussi froid que ce que j’ai pu penser. La première portion de 15km est roulante et la moyenne monte vite. Par contre, ensuite, la route ressemble de plus en plus aux montagnes russes et la lente usure de ce parcours vélo commence. Il n’est jamais plat, soit ça monte, soit ça descend. Mais il n’y a pas de descentes durant lesquelles on peut se reposer. Je n’ai pas de capteur de cadence sur mon vélo, mais je pense que c’est le parcours sur lequel j’ai pédalé sur la plus grande partie du temps de course.
La reconnaissance effectuée la veille sous le soleil nous a permis de profiter de paysages que j’ai de la peine à retrouver. Mais la pluie sur la parcours donne un véritable ambiance nordique à ces routes, et c’est peut-être finalement ça, la « vraie » Norvège. Et en plus, la pluie n’empêche pas les nombreux spectateurs de chacun des villages traversés à venir nous encourager de « Heila » chaleureux et nombreux. Si il est une seule raison de venir faire la course ici, c’est bien l’hospitalité et la gentillesse des spectateurs et des bénévoles.
Le vent, la pluie et ma roue lenticulaire (que j’avais embarquée en prévision d’un parcours vélo plat et non pour 900m de D+) commencent à entamer sérieusement des petites jambes. Je suis donc bien content après la première grande boucle de revenir sur Haugesund pour aller terminer ce vélo sur la dernière petite boucle de 20km. Certes, c’est là que se trouve la plus grande difficulté de la journée, mais le fait de savoir que le vélo est bientôt fini me motive à avancer. En même temps, la pluie cesse mais les nuages restent nombreux et la route est toujours bien mouillée. Je passe la dernière difficulté en piochant bien comme il faut, mais j’arrive au bout de ce parcours vélo dans le temps souhaité, soit sous les 2h45.
La course à pied
En arrivant dans la zone de transition, je laisse mon vélo à un bénévole, je profile des toilettes pour un petit arrêt technique puis me change pour partir en course à pied. De nouveau, tout le monde est aux petits soins sous la tente de transition. Je m’élance pour cette dernière discipline qui n’a jamais été mon fort.
La première partie consiste à contourner la zone de transition, puis à descendre sur Haugesund pour rejoindre un circuit de 19km environ constitué de deux boucles. Soit disant plat, le parcours est en fait truffé de montées et de descentes qui se révèlent très vite casse-pattes. Tous les 3km environ se trouve un poste de ravitaillement, et au centre du village ce sont tous les habitant d’Haugesund qui sont là pour nous encourager.
Le premier tour est couru à la vitesse prévue, mais au premier demi-tour, en voyant le chronomètre officiel de course, je me dis que ça va être très difficile de passer la barre des 5h. L’allure prend tout de même un coup sur le deuxième tour le chrono tourne. En récupérant mon chouchou pour la deuxième boucle, je comprends que je n’ai quasiment aucune chance de rallier l’arrivée sous les 5h. Je donne tout ce que j’ai, mais le dernier demi-tour en haut de la ville aura raison de mes ambitions, quand je déboule sur la dernière ligne droite, le chrono vient de passer à 5h, et je franchi la ligne en 5h00min 59 secondes… Avec un semi-marathon en 1h47.
Mais je n’ai pas de regrets. Cette minute, je n’ai pas à la gagner quelque part, je l’ai perdue dans la cohue de la natation du matin, et probablement perdue également à cause d’un choix de roues discutable sur le vélo. Ces 5h, je les ai dans les jambes, et si ce ne sera pas à Wiesbaden avec ses 1500m de D1 sur le vélo que j’irais les chercher, ça sera à Muskoka au Canada…
Après la course
Après la course, après avoir reçu nos médailles et nos T-Shirts habituels, nous allons prendre une douche bien méritée à notre hôtel… Puis c’est la longue procession pour récupérer sacs et vélos. Même ma pompe est toujours là, couchée dans un coin de la zone de transition le matin pour ne pas avoir à la mettre dans mon sac blanc.
Il ne restait plus qu’à remettre les vélos dans leurs caisses, puis à penser à la semaine à venir, ici en Norvège!
Le matos
Pour participer à cette course j’ai utilisé:
- Ma combinaison Orca 3.8 pour la natation.
- Mon Kuota Kalibur avec une roue Reynolds 66 DV/T devant et une Zipp Super-9 lenticulaire derrière. Mon casque Spiuk Kronos.
- Mes chaussures de course Asics Piranha SP3 avec des élastiques à la place des lacets
- Ma montre Garmin 910XT pour le chronométrage.
Salut et grand bravo à toi même pour la minute ´en trop´
Sincérement ayant beaucoup d’estime pour les triathlètes tu te débrouille bien.
Bonne balade en Norvège.
Ps: utilises tu toujours des graines de Ghia ? Merci
Hello. Merci beaucoup! Et oui, je consomme toujours un peu de graines de chia ;-)
Good job Greg!
Place aux vacances maintenant, je peux te confirmer pour y avoir été 5 semaines il y a quelques années que c’est magnifique! Ne surtout pas oublier le marché de poissons de Bergen!! Et Ankker Brigge à Bergen aussi…
Au moins tu sais ce que tu n’as pas à prendre pour Wiesbaden: la roue pleine….
A+
Jerome
Hello Jérôme!
Merci! Et en ce qui concerne Bergen, nous rentrons à l’instant du marché aux poissons ou nous avons soupé. En passant, nous avons aussi visité Bryggen!
A bientôt.
Greg
Trop forts. Bravo.
Te lire; c’est devenir triathlète. Je me réjouis de ce prochain défi. Bonne récup.